Comment bien choisir sa chambre en Asie ?

Après avoir écumé un bon nombre de guesthouses et hôtels (plus d'une cinquantaine en tout), nous sommes désormais passés maîtres dans l'art de bien choisir où loger, du moins, on se laisse moins facilement avoir. En près de quatre mois, notre comportement à ce niveau là a bien évolué. Au Vietnam, on réservait quasiment tout à l'avance avec Agoda et c'est en arrivant au Cambodge qu'on s'est rendu compte qu'il y avait souvent moyen de trouver par soi même des endroits tout à fait respectable et beaucoup moins cher (avec Agoda, on payait des frais pour chaque réservation !). Dans un long voyage, c'est important de trouver des bons plans pour dormir car une chambre horrible, ça vous fout en général le moral dans les chaussettes alors qu'une excellente adresse vous donnera le sourire. Ci-dessous, vous trouverez un petit récapitulatif des critères que l'on utilise pour pas se faire avoir.

La propreté. Taches sur les draps, murs décrépis, odeur nauséabonde, sol sale, cheveux drus dans la douche, nous avons tout expérimenté ! Et force est de constater qu'avoir une chambre clean, c'est l'une des choses les plus importantes ! Pour parer à d'éventuelles déconvenues, prévoyez des sacs à viande (en soie), on les a utilisés à de nombreuses reprises.

Le bruit. Une bande d'américains saouls dans votre couloir, une rue bruyante, un marché ou une école à proximité, des portes qui claquent, nombreuses sont les sources de nuisances sonores. Le respect du silence dans les endroits bons marchés n'existe que trop rarement. Dans un quartier animé, on prenait souvent des chambres sans fenêtre. Après tout, on est juste là que pour dormir et en Asie le soleil se couche tôt. Prenez avec vous des boules quiès, on s'en sert facilement une nuit sur deux ! 

La localisation. C'est super d'avoir une guesthouse et une chambre nikel, mais si c'est à 15 kilomètres de toutes animations (surtout vrai dans les villes), c'est moins agréable. Mieux vaut se renseigner un peu avant sur les quartiers où il est bon de loger.

Air conditionné ou ventilation. Je me serais jamais cru capable de dormir par 35 degrés sans air conditionné. Et bien on l'a fait souvent, un ventilateur braqué sur vous la nuit fera l'affaire. Les chambres équipées avec l'air-co coûtent plus cher et il se peut même que les appareils soient en fin de vie, ce qui vous rendra le sommeil impossible à cause du chaud-froid créé par ces objets du diable.

Le prix. Pour nous, c'était davantage un filtre qu'un critère. On avait un budget oscillant entre 5 et 15 euros par nuit pour deux. Vous paierez toujours plus dans une capitale qu'au fin fond d'un trou perdu.

La qualité du matelas. Les Thailandais sont spécialistes du matelas en béton - dans le nord du pays, on a pu en tester un qui faisaient mal rien qu'en s'asseyant dessus ! Testez-le ! Surtout que d'une chambre à l'autre dans le même établissement ça peut varier.

La salle de bain. Elle peut être "private" ou "shared". Avec un budget comme le nôtre, rares sont les chambres dotées d'une douche à l'occidentale. Pas de cabine, le pommeau est suspendu à côté de la toilette et l'eau file à travers un trou dans le sol.

L'eau chaude. Sérieusement, quand il fait 35 degrés toute la journée, une douche froide qui est en fait tiède, ça fait du bien. Pas un vrai critère de sélection donc même si on l'avoue bien volontiers, une bonne douche chaude de temps en temps, ça fait du bien.

Le wifi. Il y en a absolument partout (même au Laos, contrairement à ce que prétendent les "versions actualisées" [ahum..] des guides touristiques). Au pire, si votre hôtel n'en propose pas, le café du coin vous dépannera.

Télévision, frigo, coffre-fort. C'est du luxe ça ! Depuis le Vietnam, connaît pas.

Le petit déjeuner. De temps à autre, ils incluent le petit déjeuner dans le prix, ce qui peut constituer une petite économie non négligeable. Toujours demander si c'est le cas ou non.

On a fait le compte. A l'heure où je publie cet article, nous avons logé dans plus de 50 guesthouses/homestay/hôtels. Sur cet ensemble d'adresses, nous en conseillons 17 et en déconseillons 14. Comme quoi, même avec de bons critères, il est impossible parfois de trouver la perle rare. Et puis, sachez qu'un budget limité et des lieux surbondés, ça vous ruine de temps à autres vos plans logements !


Petite typologie non exhaustive des chambres expérimentées :

 La chambre sur des rails en version "confort".On a testé la même cabine en mode six couchettes avec matelas de 2cm et chinois qui ronfle comme un damné pendant que son pote chinois dort avec ses écouteurs au volume max, balançant une musique du plus mauvais goût. (Train de nuit Hanoi-Lao Cai)
 La chambre humide où si tu as le malheur de prendre une douche, tu es bon pour dormir dans un vrai sauna, la chaleur en moins. Mais pas le temps de s'en plaindre puisque cette chambre fut le théâtre de notre seule nuit blanche pour cause de maladie (pour ne pas dire méga indigestion du débutant). (GrandView Hotel à Sapa, Vietnam)
 La chambre rustique. Lits en paille, humidité et froid ambiants, larges trous dans les murs, bruits non identifiés, confréries d'araignées dans les arbres aux abords, le tout au beau milieu de la "jungle" du nord du Vietnam. Oui, on le confesse, on a dormi avec une petite lumière allumée. (Homestay chez une famille Red Dao)
 La chambre kitsch avec vue. Probablement la nuit la plus correcte du séjour (et l'une des rares où l'on se réveille en affirmant avoir bien dormi). (Jonque sur la baie d'Halong, Vietnam)
  Le petit bungalow sans prétention mais mignon comme tout, avec un espace commun et un jardin des plus agréables, des propriétaires aux petits soins, le tout en bordure de rivière. (Les Manguiers, Kampot, Cambodge)
 Le bungalow pourri. La photo ne rend pas honneur à la saleté, l'inconfort, la vétusté, l'emplacement naze et l'insalubrité du lieu. Des bungalows basiques, on en a testé des dizaines mais celui-là était de loin le plus affreux. (King Kong, Don Det, Laos)
 La guesthouse toute neuve au mobilier simple mais rutilant et incroyablement propre mais avec une insonorisation des plus nulles et un resto servant une bouffe très médiocre (bien entendu, c'est toujours dans les moments où il n'y a rien autour) et un propriétaire malhonnête ("You pay this price because there's hot water." Jean-Claude savait pertinemment que son installation ne fonctionnait pas. Son prix était correct et peu importe que l'eau soit chaude ou froide, mais avancer un mensonge en guise d'argument n'est pas des plus honnêtes. Pliant sous le poids de la menace d'un mauvais karma, il nous a finalement accordé une petite discount.) Ce cas-ci est gentil comme tout mais il est important de ne pas se laisser prendre pour un naïf. (Konglor Cave, Province de Thakek, Laos)
 Le petit paradis. Un bungalow des plus simples mais propre doté de deux hamacs sur une terrasse avec vue sur le Mekong accolé au meilleur resto de l'île, un endroit particulièrement propice aux rencontres : on a dû conseiller le Mama Leuah (Don Det, Laos) à une bonne dizaine de personnes croisées depuis.
La grande maison Crusoë. Tomber par le plus grand des hasards sur une vaste maison en teck ouverte partout sur l'extérieur, pleine de dédales et de recoins, le parquet qui craque sous les pas et résonne dans les nombreuses chambres vides (le propriétaire a volontairement omis d'installer la moindre enseigne pour ne pas attirer trop de monde à la fois) à la propreté rare et au charme fou, le thé et les fruits sans cesse offerts avec un grand sourire, l'impression d'être de vrais invités, une longue discussion étonnante avec un propriétaire ambitieux, un arbre planté au milieu du jardin qui n'abrite pas moins qu'un esprit qui veille sur cette grande maison si spéciale,... Un gros gros coup de coeur malgré un lit aux dimensions asiatiques (1,20m sur 1,80m) ! (Mister Sun Home, Chiang Khong, Thaïlande)

4 commentaires:

  1. C'est chouette de voir la diversité des hôtels.
    Je suis à moitié thaïe, et quand on va en Thaïlande, c'est moitié du temps en famille, et le reste dans des hôtels européanisés, du coup je connais assez peu ce côté de l'Asie.

    Je rêve d'un road trip comme le vôtre. :) J'aimerais faire le tour de l'Asie du sud-est en sac à dos, ça doit être une expérience inoubliable.
    Je lis chaque article avec des étoiles dans les yeux, d'autant plus que la Thaïlande me manque. :)

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  2. Ouais bien cool votre article
    Moi je suis allée 2 fois en Thailande et 1 fois au Vietnam et en effet il y a de tout et à chaque fois très différent.
    Notre meilleur spot c'est le Sunset Bungalow à Koh Tao, tenu par une famille et dans des chouettes bungalow au bord de l'eau ... avec une bouffe de folie ... En Thailande je précise :)

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  3. Vraiment un amusement la lecture de votre article, le sujet est intéressant ...il s'agit d'un article à garder et à suggérer aux autres !! merci pour le partage.

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  4. Bonjour, j'ai lu votre article avec intérêt et aurais besoin d'e vos lumières. Je vais voyager seule en Inde/Birmanie/Thailande/Malaisie/Indonésie/Philippines/Vietnam, et hésite quant au budget à y consacrer sachant que je ne partagerai pas les chambres d'hôtel... Savez-vous si les hébergements seront au même prix ou s’il existe des tarifs « single » ? Est-ce que vous pensez que 25 euros par jour pour une seule personne est raisonnable ? (vols non compris).
    Merci pour votre aide !
    Claire

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