Vietnam : le bilan !

Le Vietnam c'est fini. Nous avons passé plus de 75 heures dans les transports (dont 5 nuits dans des bus et trains), parcouru 3.000 kilomètres, logé dans 16 hôtels/guesthouses/homestays différents, dévoré des kilos de riz frit, accumulé un déficit en sommeil de 100 heures... Après tout ça, il est temps pour nous de faire le bilan de cette première étape.


Ce que l'on a aimé :

  • La Homestay à Sapa, une expérience authentique unique qui restera gravée dans nos mémoires.
  • La rencontre des femmes des minorités ethniques à Sapa dans leurs vêtements traditionnels colorés absolument magnifiques. 
  • Les paysages sublimes de la Baie d'Halong.
  • L'ambiance folle de la vieille ville à Hanoï.
  • Notre pause de cinq jours dans la paisible Hoï An, tellement facile à vivre, où nous avons mangé comme des rois.
  • Les longues ballades en petit bateau sur le Delta du Mékong et les levers à l'aube qu'elles impliquaient. 
  • Le lever de soleil à Nha Trang à 5h30, au milieu de l'agitation matinale sur la plage.
  • La nourriture en général était plutôt bonne. Nous avons pris pas mal de plaisir à déguster toutes sortes de plats.
  • Nos ballades à vélo et en scooter qui nous ont permis de voir le pays autrement.
  • Le quartier où on logeait à Ho Chi Minh, plein de backpackers, plein de mouvements et de vie. Y boire une Saigon beer sur un trottoir à front de rue sur leurs chaises en plastique taille enfant. 
  • Partir explorer le nord de l'île de Phu Quoc en scooter et user nos premières pistes rouges poussiéreuses.
  • Les dizaines de rencontres de tous les continents qui ont ponctué notre parcours.
  • La vie de tous les jours qui est très bon marché pour nous, européens.

Ce qui nous a moins plu :

  • La désagréable sensation parfois que sur notre front se trouvait un gros dollar. Tout était bon pour attirer notre argent, même le mensonge.
  • Le rabattage intensif dans certaines villes du pays.
  • Les prix exorbitants des vêtements, impossible de s'acheter quelque chose de correct à un prix raisonnable.
  • Le bruit incessant.
  • La pollution et le manque de gestion des déchets (notons toutefois que les grandes villes semblent s'en sortir un peu mieux) et de traitement des eaux.

Ce que l'on "regrette" :
  • Ninh Bin, la baie d'Halong terrestre, on ne s'y est pas arrêté, peut-être on aurait dû y consacrer un jour mais la description faite par le Lonely Planet couplée à la curiosité de descendre vers le sud nous ont fait skippé cette belle étape.
  • Nha Trang, superficielle, un stop qui ne valait pas vraiment le détour.
  • Ne pas avoir pris un rien plus de vêtements, avec la chaleur, on se change plus souvent.
  • On aurait aimé sortir plus des sentiers battus, mais c'est souvent fort compliqué ou fort cher. On compte bien se rattraper dans les trois pays suivants !

Beaucoup d'a priori circulent à propos du Vietnam, notamment concernant le plan humain et l'attitude froide attribuée aux vietnamiens. Sans les confirmer, on approuve cependant l'idée qu'il s'agit d'un pays qui ne se donne pas facilement, plutôt hermétique au premier abord, oppressant quelquefois, superficiel à certains égards mais tellement vrai sur d'autres aspects, un pays dont on sort avec une foule de questions. Il semble y avoir deux Vietnam, celui des touristes et l'autre, celui qui se cache derrière la barrière de la langue et peut-être un peu de méfiance, de la part des deux clans s'entend. Dans un pays où la plupart des habitants n'ont jamais quitté leur région natale, on observe un choc de leur conception du tourisme avec la nôtre : surencadré, surexploité, sursollicité, le touriste se fait guider sur les mêmes voies que tous ses congénères car le guide en est persuadé, "c'est ce qu'il veut voir". Oui mais, il y a le but et il y a la manière.

Le Vietnam est également un pays qui grandit rapidement, beaucoup trop rapidement. En 2011, le pays a connu une inflation de 20% (autant dire qu'on a plus d'une fois été étonné de la différence des prix constatés sur place avec ceux évoqués dans les guides), les constructions sortent du sol à vue d'oeil, d'innombrables complexes hôteliers sont sur le point de voir le jour, le commerce semble constituer une des activités les plus exploitées après la culture du riz et la production de pétrole, le gap se creuse de plus en plus entre les populations rurales et urbaines, entre les pauvres et les riches. Entre tradition et modernité, le Vietnam cherche son propre équilibre qui sonne bizarrement faux dans nos esprits d'occidentaux. Beaucoup ne sont jamais partis en vacances mais ils sont nombreux à posséder iPhone et autres smartphones de dernière génération, l'architecture - au travers de notre spectre du goût occidental - est douteuse, les matériaux bons marchés mais vieillissant mal (cette remarque est également valable pour le domaine textile), le plastique est partout, nos préoccupations écologiques semblent à mille lieues de pouvoir pénétrer cette mentalité et ces habitudes, la pollution et la gestion des déchets nous apparaissent comme un problème majeur dans un environnement pourtant initialement riche et fertile.

Comment expliquer tout ça ? La guerre du Vietnam (1964-1975) est encore dans toutes les mémoires, celle qui a décimé, intoxiqué, empoisonné, déchiré toute une population au nom d'enjeux complexes, à la fois internes et externes, et marquera encore - mentalement et physiquement - les générations à venir. Tout a été reconstruit très vite et les vietnamiens se sont reconstruit une nouvelle identité pour aller de l'avant, mêlant amour pour la tradition et fantasme du nouveau. Tout cela, on n'a pu le mesurer véritablement qu'après un mois passé dans le pays et après avoir visité le musée des souvenirs de guerre d'Ho Chi Minh Ville. Nombre de nos réflexions et questions ont trouvé, sinon des réponses, du moins des débouchés à l'issue de quelques témoignage pudiques glanés auprès de quelques locaux et de la mise en perspective de leur passé avec leur mode de vie actuel.

Dans une certaine mesure, notre rencontre avec le Vietnam (avec l'Asie ?) au travers de nos yeux d'européens a constitué un choc relatif dans nos esprits. Malgré tout, il s'agit d'un pays qui regorge de mille richesses même si l'on s'est dit plus d'une fois qu'on avait l'impression d'y arriver "trop tard" que pour y retrouver la réplique de l'Asie naturelle, traditionnelle et préservée. Alors allez-y, au Vietnam, ne traînez pas trop. Mais allez-y en connaissance de cause, histoire de profiter au mieux de toutes ses ressources et de ne pas attribuer aux vietnamiens la responsabilité de vos éventuelles déceptions. 

1 commentaire:

  1. Super compte-rendu dont je partage totalement la vision. Ce qui bêche souvent au près des touristes déçus se sont les arnaques et les rapports avec les locaux et pourtant j'y ai fait de fabuleuses rencontres. De par leur histoire, le peuple Vietnamien ne se livre pas facilement et apparaît comme rude et fière. Mais en allant au delà de ce visage d'apparat, il se révèle bien plus chaleureux et généreux qu’il n’y parait...et peut-être est-ce parce que cela se "mérite" que j'en garde un souvenir aussi fort.
    Bonne continuation au Cambodge ;)

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