Ho Chi Minh City, l'immense, la contrastée


Alors que Greg est parti profiter de son premier massage du séjour à l'institut vietnamien de massage traditionnel (la particularité de cet établissement est qu'il emploie des personnes aveugles, une heure de prestation revient à moins de 2€ et l'on contribue à une bonne cause), j'ai établi mes quartiers au Sozo, petit bar sur deux étages dont la carte est orientée "petits plaisirs occidentaux" : carrot cake, brownies, fruit shakes et bubble teas à tomber. On n'a pas testé le reste, faute de place dans nos corps amaigris (maaaiiis pas tant que ça, on a déjà repris du poil de la bête) mais le reste doit être certainement du même niveau. Ce petit café emploie des jeunes issus de milieux défavorisés qui sont donc tous ici en apprentissage. Le détail a son importance car cette initiative est loin d'être un cas isolé : du secteur du tourisme à la restauration, on a croisé beaucoup de projets au Vietnam visant l'intégration des personnes isolées ou moins fortunées, de beaux exemples éthiques et sincères qui poussent à la réflexion.


BAM, saut d'un jour. A peine installée, un étudiant vietnamien est venu hier s'asseoir à ma table pour papoter (et me demander de l'ajouter sur Facebook surtout, il perd pas le nord). Malgré son anglais approximatif, on a parlé des études, de son pays (qu'il ne connaît, outre sa région natale à 2h de HCMC, que par le biais de photos et de vidéos), de la Belgique (il trouve que Bruxelles à l'air "so romantic"), on a regardé les photos de notre voyage, un chouette moment complètement improvisé. On dit des vietnamiens qu'ils sont plutôt fermés, aux touristes du moins, qu'il n'est pas évident d'entrer en contact avec les locaux. Si ce cliché se vérifie dans les contextes plus touristiques, il doit être relativisé lorsque l'on fait l'effort de sortir des rails et, surtout, que l'on se montre ouverts et sincèrement curieux vis-à-vis d'eux. A force de NO NO NO lancés tous les 10 mètres aux rabatteurs et autres vendeurs, on a tendance à se créer inconsciemment une coquille de mégaprotectionantiagression qui, paradoxalement, peut nous amener à renforcer ce préjugé.


Ho Chi Minh donc. On nous avait prévenu à coups de : "deux jours maximum", "pas vraiment intéressante", "pas indispensable". Et pourtant, on s'y plaît vraiment beaucoup. Tellement qu'on a décidé de booker une troisième nuit pour en profiter de long en large (= faire un dixième de cette ville immense). HCMC, plus qu'Hanoi, frappe par son contraste entre modernité et tradition : d'immenses buildings modernes et boutiques de luxe côtoient des quartiers plus traditionnels où les marchandes avec leurs chapeaux coniques et leur marchandise sur l’épaule opèrent. De Dhong Khoi et ses Shopping Malls gigantesques à l'occidentale à Cholon le quartier chinois où l'on retrouve l'atmosphère survoltée d'Hanoi, cette ville semble inépuisable et infatigable. Et nous, au milieu de tout ça, on se mêle aux étudiants en uniforme dans le parc du 23/9 pour jouer au dacau en gros maladroits, il nous reste maintenant trois mois pour affiner notre technique.





Côté programme des visites : les magnifiques pagodes de Cholon qui surprennent par leur activité (contrairement à celles de Hoi An où l'on ne croisait quasiment que des touristes) et ballade dans les différents quartiers. Et puis, surtout, le musée des souvenirs de guerre, un classique des circuits touristiques qui draine énormément de monde. On nous avait prévenu, les dégâts faits par la guerre du Vietnam - qui semble si proche au regard de l'Histoire - y sont exposés presque sans pudeur. Composée essentiellement de photos, l'expo affiche des scènes de torture, des corps mutilés, déformés par les produits chimiques, soulignées par des légendes parfois insoutenables. Après plus de trois semaines passées dans le pays, cette visite semble éclairer beaucoup de nos questionnements, comme si cette perspective que l'on avait presque oubliée rendait leur cohérence à une foule de réflexions accumulées au long du voyage. Aujourd'hui, le pays se relève encore de cette guerre ayant fait des millions de morts entre 1964 et 1975 et restera marqué, sur d'un point de vue humain et environnemental, pour plusieurs générations.



Le soir, c'est virée dans les rues autour de notre hôtel situé au beau milieu du quartier des backpackers - entendre : là où les hôtels et la Saigon beer sont ultra bon marchés - hyper animé. Sur ce, on file boire une petite bière à front de rue sur des chaises d'enfants et tester un ènième resto, ciao les copaings !

1 commentaire:

  1. J'imagine Ho Chi Minh comme beaucoup de capitale asiatique ... entre quartier ancien et quartier ultra moderne, entre pauvreté et abondance.
    C'est l'Asie..
    Merci pour ces photos !

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