You can't always wait for the perfect time. Sometimes you must dare to jump.


Me voilà arrivée à une étape étrange de ma vie. La fin de mes études, j'en ai rêvé, je l'ai attendue avec une relative impatience. Je me suis souvent figuré ce moment doré où je saisirais, à pleines mains, toutes les commandes de mon présent et de mon avenir. J'ai dressé des listes de projets chapeautées par des titres qui respiraient la liberté. Je déclarais ces obligations scolaires responsables des limites que je m'imposais. Dans ma tête, j'esquissais mentalement la ligne d'arrivée qui n'avait rien à envier à la lumière sourde, éblouissante des portes du paradis telle que nous la dépeignent ceux qui veulent bien y croire.

Puis, le temps passant, je fus bien embêtée. La fin, résolument, approchait. Et je dois bien admettre que, face à cette page blanche qui me tendait les bras, je me suis mise à paniquer. Le temps m'a poussée malgré moi alors que je tentais de freiner, les deux pieds en avant, raclant le sol pour ralentir cette course maudite que j'avais drôlement méritée. Et puis, un jour, le diplôme, la fin, le vide. Qui ne l'était pas tant que ça, finalement. Une libération au goût amer, pas de trompettes ni de halo lumineux pour m'accueillir. La vie continuait, simplement, rien ou presque n'avait changé. D'autres obligations se bousculaient pour prendre le relais : trouver un job convenable, gagner sa vie, gérer les contraintes administratives, ce genre de choses peu réjouissantes qui font de nous des adultes responsables.

Et c'est là, bon sang, que je me suis réveillée (ah oui, il était temps). Ce ne sera jamais le bon moment pour voyager, accomplir, créer, oser. Il est souvent plus simple de trouver des excuses en carton que de s'atteler à tout mettre en oeuvre pour réaliser ce qui nous tient vraiment à coeur, tout au fond de nous. Je ne veux pas passer mon temps à attendre tant que j'aurai conscience d'avoir les moyens d'accomplir les petites et grandes choses qui noircissent mes listes dressées au nom d'une vie qui me ressemble. Je me suis toujours arrangée pour vivre avec quatre épaisseurs de filets sous mes pieds, le corps empaqueté dans une couche de mousse, les pansements dans la poche et encerclée de murs qui me protégeaient des monstres, mais également, inévitablement, d'un nombre incalculable de choses belles.

A mon âge, j'ai décidément le droit d'essayer.
Et, petit à petit, j'espère découvrir mes limites loin, bien plus loin que là où je les attendais.

Et cette histoire, c'est décidé, elle commencera par un très beau voyage.

Caro

2 commentaires:

  1. Oui Toop super bien écrit :) Je n'ose pas écrire de réponse plus longue ;) Félicitation pour votre départ à l'aventure et tu devrais écrire un gros book de voyage :)

    RépondreSupprimer