L'annonce de notre départ en novembre
pour quatre tout petits mois a suscité des réactions diverses, du classique
"C'est terrible !" au plus drôle "Et...et....et vos parents vous
laissent faire ça ?". Mais celle qui m'a le plus interpelée est sans
conteste celle-ci : "Oh, vous avez de la chance." Or, je suis persuadée que s'il y a bien une chose qui n'a
pas grand chose à voir avec le fait de décider de s'embarquer dans une telle
aventure, c'est bien la chance. Et, croyez-moi, j'aurais aimé qu'on me le dise
plus tôt.
On
nourrit tous et sans exception une foule de rêves plus ou moins ambitieux,
accessibles ou complètement fous. On dresse mentalement des listes de projets
auxquels on accorde des intérêts sagement mesurés : se (re)mettre au sport,
trier son dressing, s'engager dans une cause juste, reprendre des études,
manger plus sainement ou faire le tour du monde. Et tout à coup, vous vous
entendez dire : "cette fois, c'est décidé, c'est pour demain". Malheureusement, ce genre de décisions se prend (non mais c'est dingue !), à
une heure tout à fait impromptue, en plein blocus ou au beau milieu de la nuit,
alors que l'on donnerait tant pour être ailleurs. Au réveil, ce que l'on pense
être un éclair de lucidité nous traverse et nous rappelle à ce que l'on aime
désigner "notre réalité". Et pour, surtout, éviter toute frustration,
on se trouve des excuses, de la meilleure à la plus discutable. Parce qu'on
n'est plus vraiment sûr. Parce que tout changer impliquera la prise en compte
de quelques contraintes. Parce qu'on a peur.
Ce ne
sera jamais le bon moment d'accomplir toutes ces petites choses qui, on le sait
pourtant !, rendront nos petites vies plus belles et plus passionnantes
qu'elles ne le sont aujourd'hui. Qui nous rendront plus riches, plus forts,
plus confiants. Entre dire et faire,
il y a parfois un pas de géant. Mais si vous êtes convaincus du bonheur que
pourrait vous apporter ces petits et grands accomplissements, rien, absolument
rien (moyennant un peu d'entendement), ne vous empêche de tout mettre en oeuvre pour bouleverser de manière durable
votre environnement.
A ceux
qui pensent que les autres ont de la chance, je répondrais qu'ils en ont tout
autant que ceux qu'ils envient. Et qu'en lieu de chance, il faut de l'envie
mais aussi du courage. "The courage to be afraid", précisément, pour
citer Matt Cheuvront : "Life is scary my
friends. It’s even scarier when you try. When you do. When you have the
courage to create something better for yourself" [...] "the only way
to get things done is to take a chance. To say yes. To take the
first step, even when we’re not sure what the next one will be".
Alors,
cette fameuse chance, cessez de l'attendre, dès maintenant, et provoquez là,
saisissez là.
N'attendez plus demain.
( Cet
article vous a été proposé par un gourou anonyme non certifié, non labellisé
qui est probablement bien culotté d'oser donner des leçons pareilles. Non non,
ce n'est pas moi. )
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