Motoloop #1 : Plateau des Bolovens (New Year's eve)

Le plateau des Bolovens est une région du sud du Laos, à seulement deux heures de bus des 4000 îles, dont la spécialité est la culture du café et qui cache bon nombre de chutes d'eau. Depuis Pakse (ville désertée et sans intérêt où le froid nous a surpris, nous forçant à ressortir pantalons et pulls chauds), on a loué une moto, abandonné nos gros sacs et embarqué le minimum, une map basique et les conseils et commentaires du loueur, un jeune liégeois expatrié et marié à une laotienne. Au programme, une boucle de deux, trois, quatre jours ou plus selon l'itinéraire et les coups de coeur en chemin avec pas mal de waterfalls en chemin. Finalement, on passera deux jours sur les routes et une journée aux alentours de Tad Lo, un petit village à l'atmosphère ultra agréable. Le plateau étant en altitude, s'il faisait chaud le jour (quoique la température ressentie sur la moto était quelquefois glaciale), le froid tombait rapidement dès 18h mais ce petit coup de frais était plus que bienvenu après la chaleur étouffante de Don Det. 

Le soir de notre arrivée à Tad Lo, à l'issue du premier jour, on s'installe dans la première guesthouse choisie au hasard auprès de laquelle on se renseigne pour une chambre : en réalité, on m'ouvre la porte d'un immense bungalow en bois (dans la région, les maisons traditionnelles sont faites de bambou) pour trois personnes, neuf, bien aménagé, propre et disposant d'une grande terrasse avec hamac, le tout pour 6€. On n'a pas fait les difficiles, on a pris, ce genre de deal n'arrive pas souvent ! De plus, il se trouve que c'est le soir du nouvel an et que la spécificité de la guesthouse est de faire participer tout le monde à la préparation du repas. Arrivés en dernier, il ne restait plus qu'une chose à faire et nous voilà responsables des... frites. Aha ! Un gros repas est prévu avec une trentaine de laotiens mais, une fois arrivés sur les lieux avec nos plats (la guesthouse en construction d'un français, un plancher surplombé d'une charpente sans toît), on comprend vite qu'ils ont tous commencé à faire tourner le lao-lao (alcool de riz local) à 15h, sont donc saouls comme des vieux singes, ont déjà quasi fini de manger et qu'ici il n'est pas question d'une bière par personne mais bien de tous partager la Beerlao dans le même verre qu'on fait tourner. Pendant ce temps, les enceintes crachent de la musique laotienne (cinq chansons en boucle toute la soirée) si fort qu'il faut sortir les boules quiès pour assurer la survie de nos tympans. Rapidement, ça danse (= ça saute comme des gnous et fait la moulinette avec les bras) en criant des "Happy Happy !", "Same Same", "Beer Lao" et "lao lao". Bref, un moment complètement taré qu'on risque de garder longtemps en mémoire. On finira la soirée autour d'un terrain de pétanque avec d'autres étrangers, Greg n'ayant jamais réellement compris dans quelle équipe il était tellement ces mecs n'étaient pas plus clean que les précédents ;) Cette soirée était comique comme tout mais, épuisés, on dormait quand minuit a sonné.