Petit conte de Noël à la cambodgienne


Alors que l'on devait être à cette heure ci attablés au bord du Mekong côté Laotien devant un bon petit plat et quelques cocktails, on se retrouve dans une petite ville sans attrait au milieu de nulle part à quelques kilomètres de la frontière.

Les transports par ici, on le sait, sont toujours imprévisibles. Mais, étrangement, après quelques expériences de petits ratés, on a toujours envie de croire que cette fois ci sera différente des autres. C'est donc sans trop nous méfier qu'on a acheté nos tickets de bus vers Don Det (Laos) depuis Siem Reap (et qu'on a payé cher, évidemment). On nous promet un trajet de 10h (on l'estime donc à 12h), un bus dit "VIP" de 45 places avec sièges inclinables et sans changement ainsi que la possibilité de choisir notre place dans le bus (ça, ils le font systématiquement mais, dans les faits, ça n'est jamais arrivé). Résultat : les locaux viennent s'encaquer dans le couloir du bus (des planches posées entre deux sièges font office de banquette) et se collent à deux sur un siège - ils n'ont pas menti : 45 sièges, oui ! mais 70 personnes -, les sièges inclinables sont hors service, Greg n'a même pas la place pour caser ses jambes, des gosses puent et pleurent, le bus doit avoir vingt ans et ils passent Rambo (mal) doublé en khmer au volume maximum. Après cinq heures de route, on est droppé avec six autres touristes sur une route au milieu de nulle part en attendant le bus qui doit nous mener vers le nord (pas de changement hein ils ont dit). Trois quart d'heure plus tard, un mini van nous embarque sur des routes en sale état sur lesquelles il roule vraiment vite, trop vite. On passera plus de six heures à sentir nos organes se décoller un à un au rythme des mégabosses sans air co et dans la poussière, sans véritable arrêt non plus. On sait que la frontière ferme à 17h et qu'il nous sera impossible d'arriver à temps (le trajet est identique tous les jours mais personne n'a cru bon de nous signaler qu'il serait impossible de faire le trajet en un jour). A 18h30, terminus. Nous voilà sur le trottoir d'une ville paumée à parlementer avec un des gars du bus : il ne faut pas nous prendre pour des cons, on a payé nos billets suffisamment chers que pour se faire avoir à ce point là. Pas de solution, le bus suivant arrive demain matin. Levés à 4h30 ce matin, on est épuisé et dégoûté comme jamais par cette expérience, il n'est pas question de payer une guesthouse imprévue. Et puis, c'est Noël quoi. Je craque. Et c'est là qu'un véritable ange gardien surgi de nulle part nous annonce qu'il nous (les quatre naufragés) offre la nuit dans l'hôtel d'à côté, amen.

Voilà comment on s'est retrouvé en ce soir de Noël à manger du riz en sirotant une cannette de bière et de l'eau minérale, à aller dormir à 21h dans notre chambre jaune carrelée avec des cheveux de cambodgien dans la salle de bain, une douche froide et un essuie géant en guise de couverture.

Joyeux Noël les amis !

Et surtout bonne nuit.


Et puis, quelques jours plus tôt, on vous a préparé une petite vidéo à la fin de notre cours de français ;) 


1 commentaire:

  1. Bon ben au moins tu te rappelleras de ce Noël 2012 :)

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